Je l'avais déjà évoqué il y a quelques semaines dans un précédent post, les organisateurs du salon professionnel Maison&Objet ont mis en place depuis 2010, le fil vert, un parcours qui signale les entreprises éco-responsables. 3 journalistes procèdent à la sélection : Iris Maluski (Rédactrice en chef d'Architecture d'intérieur et de Home magazine), Céline Chahi Bechkri (Rédactrice en chef adjointe de Maison à part) et Vincent Letourneux (créateur du site meublez-vous durablement). A suivre, leur réponses à mes questions... Et je vous le promets, comme une fois n'est pas coutume, les prochains posts seront très très courts... En attendant, sachez prendre le temps de vous délecter de leur réponses.
1.Comment
procédez-vous à la sélection des designers?
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| Y'a pas le feu au lac |
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| Llot llov |
Iris Maluski : Il faut d'abord qu'un élément visuel touche
ma sensibilité : les lignes sobres et contemporaines d'Okko hotels;
la lampe aérienne de chez Pinch, la lampe ludique de chez Llot Llov,
les paniers joyeux d'aspect feutrine de chez Muuto et les miroirs au
look ultra tendance de chez Y' a pas le feu au lac.
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| Pinch design |
Céline
Chahi Bechkri :
Nous arpentons toutes les allées
du salon à la recherche de produits éco-conçus et/ou d’entreprises
engagées dans une démarche vertueuse environnementalement parlant :
matériaux choisis, moyens de production mis en place, philosophie
des designers, supports de communication ... Tout compte
puisque nous sélectionnons uniquement les exposants ayant entamé
une réflexion globale. Pour le reste, nous avons une liberté totale
de choix. L’idée est également de retenir des objets coups de
cœur qui nous ont séduit par leur esthétique ou leur
fonctionnalité afin de leur donner une visibilité et de les faire
connaître au plus grand nombre.
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| Annabel Kern |
Vincent Letourneux : Pour sélectionner les Lauréats,
notre choix s’est porté sur des entreprises et designers qui
avaient engagé une démarche éco-responsable. Bien que la
dénomination officielle de la manifestation soit « Fil Vert »,
la conscience collective a désormais évolué vers une acceptation
plus large. Il nous apparaît en effet fondamental d’aborder non
seulement l 'environnement mais également l'éthique et le
sociétale (action en faveur de l’emploi et de la réinsertion,
prise en compte du bien-être des salarié, apports pour la
communauté…). En la matière, la créatrice Annabel Kern est une
vraie découverte. Ses doudous fabriqués près de Marseille font
participer des personnes en situation de handicap ou en réinsertion
à la sortie de prison.
2. Quelle a été
votre plus belle découverte pour ce maison et objet de janvier 2013?
Iris Maluski : Okko Hotels, pour le courage de la démarche
tout d'abord : proposer une nouvelle chaîne hôtelière aujourd'hui,
dans le contexte que nous connaissons. Et ensuite pour la réelle
innovation dans le concept et pour la beauté des lignes proposés.
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| ooobject | |
Céline
Chahi Bechkri : J’ai particulièrement aimé le travail de la
société chinoise Ooobject. J’ai présenté leurs cintres,
réalisés à partir de chutes de moquettes, car je ne pouvais
présenter qu’un seul produit mais si j’avais pu, j’en aurais
présenté beaucoup d’autres ! Tous leurs objets m’ont plu
car ils sont à la fois malins, ludiques et utiles. Ces créations
sont la preuve que l’on peut arriver à faire des produits à la
fois beaux, résolument dans l’air du temps et respectueux de
l’environnement.
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| Labo-Drugeot | |
Vincent Letourneux : Le design du bureau Rebelle, exposé
par Labo-Drugeot, m'a totalement séduit par sa dimension esthétique
et conceptuelle.. Le chêne massif cintré jaillissant du bureau à
la rencontre d’un esprit ouvert semble fait pour les matérialiser.
C’est une démonstration de l’alchimie du design et de
l’éco-conception pour ce bureau 100% fabriqué en France.
3. Quelle est la
tendance forte de la décoration éco-responsable?
Iris Maluski : Produire localement, et le revendiquer.
Céline
Chahi Bechkri : C’est un peu l’idée que j’évoquais dans
ma dernière réponse : désormais, le design éthique et
éco-responsable sait à la fois se rendre utile et beau. Il ne
s’agit plus de faire écologique pour faire écologique et de le
crier ensuite sur tous les toits, désormais l’on veut que les
objets s’intègrent au plus près de nous en toute discrétion et
ils y parviennent très bien : il n’y a qu’à voir la
sélection 2013 pour s’en rendre compte !
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| La Nomade du Design |
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Vincent Letourneux : Au fil des années, nous avons pu
constater une réelle évolution des mentalités.
L’éco-responsabilité devient incontournable pour répondre aux
attentes des clients. On n’achète plus seulement un objet pour son
esthétique, on attend également qu’il participe à l’amélioration
des conditions de vie des Hommes et de la Planète.
1ère bonne nouvelle : plus de 200 exposants ont
engagé une démarche de développement durable.
2ème
bonne nouvelle : on trouve des produits éco-responsables dans
des styles très variés (ethnique, design, charme/romantique,
industriel, déco, naturel, contemporain…)
Enfin, 3ème bonne nouvelle, les pionniers de
l’éco-responsabilité ont compris que pour véhiculer leur
message, il était important d’impliquer le consommateur. Ainsi la
Sté Nahan a créé la bougie la plus écologique du monde que des
enfants peuvent créer eux-mêmes à partir d’huile de cuisson
recyclée. Activité ludique et économique, derrière un projet
solidaire. Les lampadaires « Leave the Shadows »
éco-conçus, et à monter soi-même, que propose La Nomade du Design
impliquent le consommateur dans le montage. Par ses choix et ses
actions, le consommateur devient consom’acteur !
Best Before
se joue du vocabulaire de la grande distribution en énonçant clairement
sa volonté d'étirer le temps. En proposant des objets conçus dans des
matériaux naturels, bio-dégradables et non pérennes comme la laine de
mouton, le sel gemme, le papier recyclé transformé en cordelettes, le
chêne massif, le coton, le fil de palmier ou encore la capim dourado
(une plante sauvage à tige dorée), Piotr Oleszkowicz et Corinne Muller
ont décidé depuis 2009 de laisser faire le temps et de ne laisser aucune
trace des objets qu'ils conçoivent.
Pour la fabrication, ils font appel
principalement à des femmes du monde entier détentrices de savoir-faire
traditionnels et travaillant uniquement à la main. Les ateliers sont
situés dans les pays producteurs de la matière première : la Corée pour
le papier tressé, le Kirghistan pour le feutre et le Brésil pour le
coton... Chaque année nouvelle, une collection voit le jour avec une
matière mise à l'honneur. A nous ensuite de savoir respecter ces objets
uniques et précieux pour les faire durer à l'envie.
