vendredi 15 juin 2012

Atoll, premier éco-parc commercial...Vers un nouveau monde???

Au fil de la Loire, ayant dépassé Angers, me voilà remontant vers le nord sur une belle autoroute trouant la campagne. Les voitures passent et repassent en ordre et disciplinées, quand j'aperçois au loin un ovni d'une blancheur impeccable planté dans une verte prairie! Ses lignes courbes, son opalescence, sa magnificence me rappellent étrangement un déjà vu... Avant même que le souvenirs affluent, je joue du clignotant et oblique sur la gauche pour m'engouffrer, in extremis, vers la sortie. Au premier rond point, je retrouve mes esprits, le nom m'échappe encore mais je sais qu'il s'agit d'Atoll, un centre commercial qui a fait grand bruit il y a quelques semaines car il était...oui il était HQE!!! Trois lettres de noblesses dans le monde de l'usurpation pour dire que sa qualité est hautement environnementale! Loin de moi l'idée de descendre en flèche cette norme qui est, soyez-en sûr, un premier petit pas vers le meilleur (alors qu'il faudrait aujourd'hui parcourir des kilomètres...), mais qu'importe! Il faut bien commencer un jour.
Mais n'est-il pas un peu dérangeant de bâtir un vaisseau spacial, tout HQE qu'il soit, pour encourager la sur-consommation de produits inutiles qui viennent de l'autre bout de la planète? Et oui, puisqu'ici, on retrouve les enseignes phares de la consommation, comme partout ailleurs : Castorama, Alinéa, Jennyfer, Toys R'us et bien sûr notre ami Ronald Mc Donald.. J'arrête ici car des maux de coeur pénètrent mon corps! Et figurez-vous que le centre est tellement grand qu'on vous propose de passer d'une illusion à l'autre en bus électrique... Comme si le consommateur effréné ne pouvait plus marcher avec ses 1O orteils! J'en passe et des meilleures, comme la toiture végétalisée abandonnée, les 30 000 m² de panneaux photovoltaïques hypothétiques, l'offre des transports en commun anorexique....
Alors juste pour ne pas oublier de rire, je vous livre en express le sens véritable du terme Atoll selon wikipédia :
Ile coralienne, dont les populations doivent faire face aux risques d'inondation marine catastrophique (cyclone surtout), et à l'augmentation du niveau des océans. Les coraux en bonne santé sont normalement capables de compenser cette élévation, mais le changement climatique global et la pollution des océans se conjuguent pour réduire cette capacité. Ces populations figurent parmi les premiers écoréfugiés.
Belle image de serpent qui se mort la queue, non?